12 membres d’une même famille meurent des suites d’une intoxication alimentaire à Didyr
Une famille a été victime d’une intoxication alimentaire à Didyr dans la province du Sanguié. Du 1er au 4 septembre 2019, ce sont au total 12 de ses membres qui ont malheureusement perdu la vie. Cette intoxication est liée à la consommation d’une céréale qui a servi à la préparation du repas familiale. Cette céréale était contaminée par un pesticide chimique. Cette intoxication n’est pas la première du genre au Burkina Faso. La vente incontrôlée et l’emploi abusif des produits chimiques dans l’agriculture sont lésions ; mettant du coup en péril la vie des acteurs de la chaine alimentaire.
Les pesticides chimiques sont nuisibles, on ne se cessera pas de le répéter. Le cas d’une famille endeuillée à Didyr, commune située au centre-ouest du Burkina Faso, le témoigne malheureusement. « C’est une vingtaine de personnes qui a été contaminée et il y a eu 12 morts. Deux personnes sont hospitalisées au CHU de Bogodogo dont une personne dans un état critique et il y a 6 personnes sous surveillance », a déclaré la ministre de la santé Léonie Claudine Lougue /Sorgho à la date du 04 septembre 2019. Ce drame serait parti, de la consommation d’un met local « Gnongon » fait à base de céréales lors d’une festivité. À l’issue d’une analyse, les prélèvements biologiques du laboratoire national de santé publique, révèle que les céréales utilisées étaient intoxiquées aux organochlorés c’est-à-dire des pesticides. Selon le Faso.net, le mil en question était un restant de semences, que le chef de famille avait déposé dans la maison, juste après la période des labours. « C’était de la semence traitée avec des produits de la rue que les paysans aiment acheter, aux fins d’empêcher que leurs semis soient attaqués par des oiseaux, des insectes ou autres nuisibles », confie le maire de la commune, Baguinema Bakuan. Des produits dont même les services compétents ignorent la composition, ajoute-t-il.[1]
En 2017 à la même période, une famille de cinq membres avait perdu la vie après la consommation de feuilles cueillies dans leur champ. Le champ avait été traité au préalable avec des pesticides chimiques. Ce drame s’est produit dans le Kénéko à Bassi dans la province du Zandoma. Ces faits accablants démontrent la gestion non sécurisée des pesticides avec comme corollaire des risques importants pour les utilisateurs, les consommateurs et l’environnement.
Le manque d’information et l’ignorance conduisent à une utilisation abusive des pesticides. Le Secrétariat de la convention de Rotterdam a mené en 2010 une analyse des pratiques agricoles au Burkina Faso[2]. Cette analyse a mis en exergue le fait que les producteurs ne mettaient pas en œuvre les bonnes pratiques agricoles. En effet, il y a un non-respect des doses de produit et du calendrier de traitement, un emploi de produits à des périodes où cela est déconseillé, un mélange non recommandé de produits, un non-respect des attitudes hygiéniques conseillées lors des traitements, une mauvaise élimination des restes de produits et des emballages vides.
Pour y remédier, l’agriculture biologique et l’agro écologie sont des alternatives sûres. Les avantages de cette agriculture ne sont plus à démontrés. C’est une production économique, respectueuse de l’environnement, ce sont des produits sains et nutritifs qui préservent la santé du consommateur.
Des acteurs œuvrant dans ces domaines il en existe. Et ils abattent un travail rigoureux afin de garantir aux consommateurs des produits sains et la protection tant de leur bien-être que de l’environnement. Et dans cette quête perpétuelle du respect de la biodiversité, le Conseil National de l’Agriculture Biologique (CNABio) qui est une association faitière regroupe de nombreux acteurs de l’Agroécologie et de l’Agriculture biologique. Sa mission est de promouvoir l’agriculture biologique et l’ l’agroécologie au Burkina Faso. Il s’engage donc dans le renforcement des capacités des acteurs, le développement du marché, le réseautage et le plaidoyer. Il a développé le BioSPG (Système participatif de Garantie) qui est un label bio national. Il est un système d’assurance qualité orienté vers une production locale pour une consommation locale. C’est un outil qui permet de garantir qu’un produit agricole ou une denrée alimentaire est conforme aux exigences de la norme burkinabè en agriculture biologique. Ainsi produire et consommer bio est possible.
Les organochlorés sont des toxiques neurotropes qui altèrent le fonctionnement des canaux sodium indispensables à la transmission de l'influx nerveux. Un composé organochloré ou un hydrocarbure chloré est un composé chimique organique. Ils sont utilisés pour leur action insecticide ou pesticide. Certains types de composés organochlorés ont une toxicité significative chez les plantes ou les animaux, y compris l'homme. L'emploi des organochlorés est réglementé car leurs effets sur la nature ne sont pas sans conséquence. [3]
[1] https://lefaso.net/spip.php?article91769
[3] https://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/organochlore.php